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Outils Froids est vraiment très froid sur cette info mais je me devais tout de même de signaler l’étude proposée au téléchargement par les sociétés Datops et Knowledge Consult intitulée: "L’intelligence économique: de ses paradoxes à une nouvelle approche".
Les données issues du travail d’analyse des informations en ligne du logiciel Pericles V2.1 (le produit de Datops) montrent que les articles parus sur le sujet de l’intelligence économique entre juillet 2003 et décembre 2004 associent essentiellement 2 thèmes à ce sujet:
- le rôle des pouvoirs publics
- l’espionnage pur et simple avec la mise en avant du thème de la sécurité
Axel Dyèvre et Denis Meingan, auteurs de l’étude, déplorent que ces thèmes soient associés à celui de l’Ie au détriment de celui des besoins des entreprises en informations.
Partant de l’idée que ce traitement de l’information nuit au développement de la profession (le marché actuelle français de l’Ie n’a pas pesé plus de 150 millions d’euros en 2003) ils proposent une nouvelle approche qui a pour but d’insérer réellement l’intelligence économique dans la rentabilité de l’entreprise. Extraits:
"La veille et lintelligence économique doivent donc apporter une valeur ajoutée mesurable et chiffrable à lentreprise pour se voir reconnues en tant que facteurs de compétitivité."
"Limplication du management pour la mise en place dun projet de veille et dintelligence économique doit être obtenue à partir dune démonstration des gains à court et moyen termes que va apporter la mise en place dun projet de veille et dintelligence économique."
"Il est (…) indispensable que la mise en place de la veille fasse lobjet dune
analyse de la valeur ajoutée pour lentreprise.(…) on peut a minima
calculer les économies réalisées sur le temps des salariés et donc sur la masse
salariale par la mise en uvre dun projet de veille. En les mettant en regard du coût,
direct ou indirect, du projet, on peut comme sur toute activité de lentreprise calculer
la rentabilité de linvestissement."
"Une autre méthode de rentabilisation dun projet de veille consiste à valoriser les
succès apportés à lentreprise grâce à la veille."
"À moyen terme, limplémentation dun nouveau dispositif et en particulier ceux de
lintelligence économique peuvent nécessiter une évolution des savoir-faire et des
métiers quil faut également intégrer dans les plans de formation continue et de
recrutement des différents services."
"Réussir un projet de veille et dintelligence économique passe par une appropriation
des processus de veille et dintelligence économique par les fonctions existantes de
lentreprise : directions marketing, directions commerciales, direction de la
communication…
Je trouve le document intéressant même s’il a aussi pour objectif de faire vendre du soft et du conseil.
Primo on y revient sur la nécéssité de la veille comme préalable à l’IE. Comme vous le savez peut-être ce thème m’est cher.
Secundo les auteurs stigmatisent la vision "jamesbondesque" du métier en en faisant certes porter la responsabilité aux journalistes en quête de sensationnel mais aussi à des prestataires et clients peu scrupuleux. Là encore je suis d’accord avec eux (depuis longtemps:-).
Tertio, ils analysent, tout en la déplorant un peu, la place donnée aux pouvoirs publics, et là je ne suis plus d’accord. Bien sûr que ces derniers ne doivent pas tout régenter mais soyons pragmatiques, qu’on le veuille ou non l’Etat en France à une tradition ancienne et finalement peu remise en cause d’ingérence dans les affaires privées.
Lorsqu’on a besoin de faire fusionner Thales et Eads, qui monte au créneau? Le ministre de l’économie. Et lorsqu’on a besoin de penser une politique industrielle pour l’avenir? Jean-Louis Beffa, Pdg de St Gobain, certes, mais missionné par le Président de la République.
Alors si l’on veut vraiment lancer une politique d’intelligence économique (ou plutôt les disciplines multiples qui se cachent derrière ce mot-valise) en France qui doit impulser le mouvement pour que cela fonctionne.
Jacobinisme indécrottable, fantasmes de planification industrielle d’après-guerre? Peut-être. Pour autant, et même si cela devrait être différent, il faut faire avec. D’autant que cela permet à l’Etat de jouer le rôle que lui seul a le droit de jouer, celui de l’espionnage et du contre-espionnage économique. Ca évitera peut-être les dérives si préjudiciables au métier.