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Pour des spécialistes de la veille cela s’appelle des signaux (plus ou moins) faibles, signaux qui viendront en corroborer ou en infirmer d’autres avec pour objectif final d’aider à comprendre la stratégie d’un concurrent et de prendre les bonnes décisions.
Cette longue introduction pour vous parler du travail exemplaire (au sens littéral) mené par deux chercheurs de l’Université d’Illinois Urbana-Champaign, Scott Althaus et Kalev Leetaru, sur le traitement de la guerre d’Irak sur le site de la Maison-Blanche. Ce travail est présenté dans un article intitulé « Airbrushing history, American style » ou « Recoiffer l’histoire à la mode américaine ». Comme ils l’expliquent en introduction : « In this way, our analysis is not the story of small changes to an old list. It is more importantly the story of how key facts from the historical record of the Iraq invasion were reshaped, an effort that continued for years after the invasion had ended. If the same sort of reshaping was also done to other parts of the public record maintained on the White House web site, then the scope of the problem could be much larger ».
En travaillant à partir du site Archive.org ainsi que de Lexis-Nexis, ces scientifiques ont débusqué quelques maquillages a posteriori qui en disent long sur les objectifs de l’équipe Bush tout au long de ce conflit. Pour cela il se sont avant tout intéressés à la liste des pays qui soutenaient ou disaient soutenir les Etat-Unis dans leur volonté de porter le fer en Irak, ou plutôt devrais-je dire « les listes ». En effet et c’est là tout le problème 5 listes ont circulé mais certaines ont complètement disparu pendant que d’autres se sont vues modifiées a posteriori sans la moindre indications qu’elles l’avaient été.
Le coeur du problème porte sur le nombre de pays ayant réellement apporté leur soutien au Etats-Unis dans cette guerre et bien sûr, sur les petits travestissements de l’histoire qu’un état démocratique est prêt à accepter orchestrer pour se justifier a priori et a posteriori.
C’est au final une belle mise en garde contre les manipulations rendues possibles par le web et dévoilées … grâce au web, ou dit autrement « Qui vit par le web périra par le web! ».
MàJ 15h11 : Argh! voilà que je m’y mets aussi : vu sur Information week.
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