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Je vous propose ce long article rédigé à mes heures perdues et dans lequel il est question entre autres choses de gestion de favoris, de folksonomies, de web implicite, mais aussi d’ossuaires numériques, de résurrection, de boules de flipper, de chasseurs-cueilleurs et de Vasco de Gama.
Prévu initialement comme un billet de quelques dizaines de ligne il a fini par dépasser les cinq pages Word. J’ai donc décidé de le scinder en cinq parties que je vous propose de découvrir dans les cinq billets qui suivent. Une telle symbolique des nombres devrait m’assurer de tirer de ce sujet la quintessence.
Si vous souhaitez disposer du texte sous la forme d’un seul fichier vous pouvez le télécharger au format pdf, c’est par ici.
Lavenir des favoris à lère du web implicite
A la lecture d’un très bon article d’Olivier Le Deuff consacré aux folksonomies j’ai sursauté aux propos formulés à leur encontre par l’architecte de l’information Louis Rosenfeld : « les folksonomies (…) ne favorisent pas la recherche et les autres types de navigation de manière aussi précise que des tags émanants de vocabulaire contrôlé par des professionnels ».
Si cela est vrai, ce qui reste encore à démontrer, et même si l’exercice paraît inévitable, je crois qu’il n’est tout simplement pas pertinent de comparer les deux systèmes. Les folksonomies telles quelles ont été introduites par del.icio.us ou Flickr appartiennent en effet à une dimension temporelle qui nest pas celle des taxinomies.
Comme lanticipait Rafi Haladjian voilà quatre ans, nous glissons doucement mais sûrement vers une ère où la déconnexion sera à la fois exceptionnelle et volontaire, et les folksonomies sont tout simplement le système de classement qui accompagne cette transition.
La mort annoncée des favoris classiques
Dans un temps déjà lointain où le web n’était pas omniprésent nous nous constituions un répertoire de favoris directement adapté de la classification de Dewey. Nous disposions alors de suffisamment de temps pour peaufiner, optimiser et mettre à jour ce qui constituait pour nous, veilleurs, un véritable trésor de guerre, l’équivalent du carnet d’adresse des commerciaux. J’ai toujours le mien, conservé tel une relique dans son ossuaire numérique, le logiciel The Brain, et il est bien rare que je l’ouvre plus dune fois par mois…
La multiplication des pages et des services web (2.0), ajoutée à l’accroissement de notre temps de connexion ont tué la gestion traditionnelle des favoris ; allons même plus loin, ils tuent à petit feu les favoris tels que nous les connaissons encore aujourdhui. Parions que dans trois ans ces derniers seront à ranger sur la même étagère que le push de Marimba ou les aspirateurs de sites web.
Ce saut, rendu nécessaire par le passage dun seuil quantitatif, a modifié nécessairement et définitivement notre façon de classer nos découvertes numériques : nous sommes passés d’une activité séquentielle, aux tâches précises et clairement identifiables, à une activité en mode flux dans laquelle nous nous intéressons beaucoup moins aux données ou fonctionnalités des pages que nous enregistrons, qu’aux métadonnées (si tant est qu’on puisse qualifier ainsi les tags) que nous leur accolons et qui doivent nous servir à les retrouver si nécessaire. Et jinsiste sur le « si nécessaire » car là se joue toute la différence. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous naurons peut-être jamais loccasion de revenir visiter ces pages. Déjà lorsque lon retrouve celles enregistrées il y a quelques mois dans notre compte del.icio.us cest souvent une impression de confusion et dobsolescence qui domine. Dailleurs utilisons-nous vraiment nos répertoires de liens pour retrouver des pages? Je nai pas de chiffres à ce sujet mais rien nest moins sûr. Navons-nous pas plutôt tendance à refaire une petite recherche dans Google en pariant que nous obtiendrons plus vite la réponse, voir une réponse plus pertinente car mise à jour ? Nos répertoires de liens ne venant finalement quen appui dun Google défaillant ou, plus sûrement, de requêtes mal posées.