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Ci-dessous un article rédigé pour le numéro de juin du magazine Archimag
15 mai 2007, 9h
du matin : fraîchement installé devant votre écran dordinateur vous ouvrez
votre navigateur Firefox et vous rendez sur votre page Netvibes. Là vous
accédez à vos nouveaux emails, beaucoup moins quil y a deux ans depuis que vous
avez remplacé les newsletters et les forums par des fils RSS. Fils auxquels
vous accédez via cette même page. Chacune de vos découvertes engendre un clic
qui ouvre un nouvel onglet dans Firefox.
10h : vous
lisez chaque page ouverte dans les onglets puis les envoyez, préalablement
dotées dun ou plusieurs tags et de quelques lignes de résumé, vers
del.icio.us, une application de « bookmarking social » où vous avez
créé un compte avec pseudo. Simultanément les blogs privés installés sur les
serveurs de la R&D et de la direction se mettent à jour via les fils RSS
spécifiques des tags qui les concernent.
11h00 : vous
lisez les fils RSS des blogs ouverts en interne par les chercheurs de votre
organisation, ainsi que ceux publiés sur del.icio.us par le service marketing
et les transformez en podcasts afin de les écouter ce soir sur le trajet du
retour. Du grain à moudre pour demain.
Cette manière nouvelle de collecter et diffuser
linformation doit tout au web 2.0. Ce concept a fait sensation lors dune
conférence éponyme organisée en octobre 2005 par OReilly, un éditeur
spécialisé en technologies internet. Il donne lieu depuis à dinnombrables gloses
de la part dinformaticiens, de chercheurs et de consultants.
Plutôt que daligner les définitions qui en existent voyons,
à partir de lexemple donné plus haut, quels en sont les éléments-clés pour nos
pratiques informationnelles quotidiennes.
Des services en ligne
pour centraliser vos sources dinformation
Netvibes ou Pageflakes sont des services vous permettant de
créer des pages personnelles en ligne en agrégeant des informations provenant
de sources disparates. Il peut sagir de fils RSS, de modules diffusant les
emails entrants dans votre webmail (Gmail, Hotmail,), ou encore dinformations
émises via des services utilisant des API (application programming interfaces),
c’est-à-dire des accès libres aux données, comme le font par exemple Google
Earth ou Yahoo News. Il peut sagir enfin de services bureautiques en ligne
(Google Docs, Zoho Office) proposant des modules intégrables. Au final le
système donglets propre à Netvibes permet de créer autant de pages thématiques
que vous le souhaitez : une pour vos fils RSS, une autre pour les services
« pratiques » (emails, météo, calendrier, to-do list, stockage de
fichiers en ligne), une troisième pour les services bureautiques et une dernière
consacrée à vos outils « sociaux » : chat, signal de présence de type
Twitter, services de «networking» (Linkedin, Xing,).
Vous disposez ainsi dun mini-bureau à ladresse unique, accessible
à partir de nimporte quel poste connecté, vous permettant de mener votre activité
de veille à bien où que vous soyez.
Les blogs et les
wikis (doublement) au service de la veille
Quils soient individuels (blogs) ou collaboratifs (wikis),
les outils de publication simplifiés sintègrent dans nos pratiques dau moins
deux manières.
Dune part, les 71 millions de blogs recensés par le site
Technorati peuvent devenir des sources dinformation inépuisables. Il suffit
pour cela didentifier ceux qui traitent vos problématiques et de les mettre
sous surveillance via leur fil RSS. Dautre part, comme le montrait lexemple initial,
ces outils peuvent être déployés sur les serveurs dune organisation et
remplacer les sites de chaque service sur lintranet, leur simplicité
dutilisation les met à la portée de tous. Soit chaque service dispose alors de
son blog, soit on opte pour un blog par salarié, ce qui peut savérer payant pour
les services documentation et veille. Lorsquon sait que la reconnaissance du
travail accompli est une des motivations principales des « travailleurs de
linformation » la question mérite dêtre posée. Les fils RSS générés par
chacun permettent alors à tous de sabonner aux fils internes quils jugent
pertinents. Plus besoin de bases de données lourdes et figées, les
fonctionnalités des blogs les remplacent : stockage de linformation,
datation, attribution de mots-clés (tags) pour le classement, requêtage
plein-texte et bien sûr possibilités de diffusion simplifiées.
Des millions
dinternautes qui cherchent pour vous grâce au « bookmarking social »
Le premier objectif de services comme del.icio.us ou Yoono est
de vous permettre denregistrer vos favoris (bookmarks, signets) en leur
adjoignant des tags, cest-à-dire des mots-clés les décrivant, et de pouvoir y
accéder où que vous soyez. Le second, bien plus innovant, est de vous permettre
de les partager et de capter ceux enregistrés par dautres. Chaque
« tag » produit en effet son propre fil RSS et si 200 utilisateurs
« taggent » des pages avec lexpression « énergies
renouvelables », il vous suffit de capturer le fil RSS de celle-ci pour
être informé des futures découvertes de chacun. Immanquable !
Il ne sagit donc pas (encore) dintelligence collective
mais, plus prosaïquement, de la création au fil de leau dun super-annuaire du
web par des millions dinternautes pour des millions dautres.
Ne concluons pas en donnant une définition restrictive du
web 2.0 mais retenons plutôt ce qui pour nous fait sens:
– La multiplication des systèmes de partage
dinformation et de mémoire en ligne, véritable manne pour les chercheurs
dinformation que nous sommes
– Limportance donnée à lindividu dans les
processus de découverte et de diffusion de linformation, une vraie opportunité
pour donner de la visibilité à un service et être reconnu pour ses compétences
– Leffacement des frontières entre les logiciels
à installer sur son poste et les services en ligne. Cela multiplie les
possibilités daccès à linformation, permet de centraliser ses activités en
ligne, mais doit en retour induire des comportements de prudence quant à ce
quon y recherche, examine et stocke.
Si le web 2.0 et sa cohorte de services et doutils sont
tout bénéfice pour nous il ne faut pas oublier que leur simplicité
dutilisation les met au service de tous et que nous pourrions bientôt ne plus être
les seuls à diffuser de linformation utile dans lentreprise.
Lenjeu pour nous se trouve donc à deux niveaux. Il faudra dune
part se concentrer sur les phases où nous apportons une forte valeur ajoutée, à
savoir lanalyse et lorganisation de linformation, dautre part, maîtriser
parfaitement cette véritable grammaire du web 2.0 que constitue, on la vu tout
au long de cet article, le format RSS.
Services et outils cités :
– Firefox (navigateur internet) : www.mozilla.org
– Netvibes (portail personnalisable en ligne
) : www.netvibes.com
– Pageflakes (portail personnalisable en
ligne) :www.pageflakes.com
– Gmail (webmail) : www.gmail.com
– Hotmail (webmail) : www.hotmail.com
– Google Docs (suite bureautique en
ligne) : google.docs.com
– Zoho Office (suite bureautique en ligne) :
www.zoho.com
– Twitter (signal personnel en ligne) : www.twitter.com
– LinkedIn (networking en ligne) : www.linkedin.com
– Xing
(networking en ligne) : www.xing.com
– Technorati (moteur de recherche de blogs) : www.technorati.com
– Del.icio.us (partage de bookmarks) :
del.icio.us
– Yoono
(partage de bookmarks) : www.yoono.com