Une veille optimisée sous-entend que l’on a pris du temps pour rechercher des sources pertinentes, les évaluer puis, une fois validées, les intégrer à son dispositif de veille. C’est le propre d’une veille cible où les sources sont mitonnées « aux petites oignons ». Le soucis c’est que l’on n’a pas toujours le temps disponible pour ce type de sourcing. On peut avoir besoin de monter une veille le plus vite possible pour accompagner le lancement d’un projet interne, ou surveiller l’actualité d’un sujet chaud. Il est alors nécessaire de fonctionner en mode « Quick & dirty » ou « vite fait, bien fait » comme on dit en français (même si j’ai conscience que cette traduction n’est pas littérale).
La veille à l’envers
On va donc pour cela travailler différemment en commençant par accumuler le maximum de sources potentiellement susceptibles d’évoquer nos thèmes de veille. Trier le bon grain de l’ivraie se fera alors dans second temps, à l’inverse donc de la pratique usuelle. De fait ce n’est pas quelque chose de très innovant non plus. Tout veilleur ayant eu à sa disposition certaines grosses plateformes de veille lui mettant à disposition des bouquets de sources fonctionne en faisant confiance aux sources proposées par l’éditeur et en posant ses équations de recherche.
Il faut donc être en mesure de collecter le plus de sources thématiques possibles, le plus rapidement possible et je vais vous proposer plusieurs techniques pour cela dans cette série d’articles dont je ne connais pas encore le nombre exact 🙂
Une petite recommandation pour commencer, la plupart des techniques que nous verrons ici peuvent fonctionner quel que soit l’agrégateur de flux RSS que vous utilisez. Je recommande toutefois d’utiliser Inoreader dans sa version Pro (60 euros/an) pour sa capacité à filtrer des grandes quantités de flux par mots-clés en utilisant différentes techniques (filtres, requêtes enregistrées et règles). En effet, concrètement, une fois les flux collectés, il vous faudra les exploiter au mieux et cela passe par des requêtes par mots-clés. Il faut donc disposer de l’outil adapté et d’après mes récents tests aucun n’est aussi avancé sur ce point qu’Inoreader. Je donnerai cependant quelques outils gratuits et astuces un peu plus loin pour cela dans cette série d’articles.
Collecter rapidement les flux proposés par l’Atlas des flux RSS
Commençons par la possibilité de collecte la plus simple. Comme son nom l’indique (presque), l’Atlas des flux RSS est un annuaire qui regroupe les milliers de flux RSS collectés et mis à jour par son (ses?) créateur(s). C’est un service bien conçu dans lequel on retrouvera les flux classés par thèmes (environnement, tennis, comics) et par types de sources (presse, social, podcast). On peut bien sûr récupérer les flux un par un mais le gros avantage de ce service est qu’il propose, pour chaque bouquet, un fichier téléchargeable en plusieurs formats :
- .htm
- .xml
- .csv
- .txt
- .opml
Dans la capture d’écran ci-dessus on constate par exemple que le bouquet de flux RSS du bouquet « Presse » (il s’agit ici de presse francophone) est constitué de 526 flux. On va pouvoir les récupérer en une seule fois en utilisant non pas le fichier OMPL, qui semble désactivé, mais le fichier .txt.
Pour télécharger ce fichier :
- clic-droit sur le logo .txt
- « Enregistrer le cible du lien sous » (Firefox) ou « Enregistrer le lien sous » (Chrome)
- Nommez-le et enregistrez-le
Une fois cela fait ouvrez le fichier .txt. Vous obtenez un fichier de ce type :
- Supprimez la partie en fluo
- Copiez l’ensemble des flux présents dans le fichier (CTRL-A puis CTRL-C)
- Collez-les dans ce générateur de fichier OPML
- Cliquez sur « Generate »
- Un fichier vous est proposé au téléchargement, enregistrez-le.
- Rendez-vous sur la fonction d’import de fichier OPML de votre agrégateur. Par exemple pour Inoreader :
- Menu Préférences en haut à droite
- Dans le menu Préférences « Import, Export, Sauvegarde » en bas à droite
- Dans « Dossier par défaut: » Choisissez « Nouveau dossier »
- Donnez lui un nom
- Parcourez votre disque dur pour pointer vers le fichier OPML enregistré précédemment (étape 5)
- Cliquez sur « Importer »
- Fermez la fenêtre en utilisant la croix en haut à droite
- Dans la fenêtre de gauche d’Inoreader vous trouvez maintenant un dossier comportant les 526 flux présents dans le fichier OPML.
- N’hésitez pas si nécessaire à supprimer les flux dont vous n’avez pas besoin
En 5 minutes chrono vous disposez maintenant de plus de 500 flux d’actualité dans votre agrégateur dont il faudra bien sûr tirer parti via un filtrage par mots-clés pertinent (sujet d’un prochain billet de cette série).
Cette méthodologie peut bien évidemment être réutilisée pour chacun des bouquets de flux thématiques proposés par l’excellent Atlas des flux RSS.
Crédit image : Photo by Saffu on Unsplash
Bonjour Christophe,
Cet Atlas des flux RSS est vraiment formidable.
D’ailleurs, on peut aussi y récupérer directement des fichiers au format OPML à importer ensuite dans son agrégateur préféré afin d’en filtrer les contenus grâce à des combinaisons de mots clés. Ca se trouve en bas à droite de http://atlasflux.saynete.net dans la partie « Base ».
Merci à toi,
Mathieu
Merci Mathieu,
Oui, on retrouve en bas à droite l’ensemble des sources sous forme de listes classées par thèmes et sous-thèmes, j’aurai dû le préciser dans mon article (mais c’est facile à trouver 😉
Dans plusieurs tests que j’avais menés les fichiers OPML récupérés étaient vides, d’où l’astuce de passer pas un générateur rss2opml.