Thomas Binant, cofondateur avec Grégoire Sigel de Geotrend, m’a proposé de « jouer » un peu avec la solution qu’ils développent depuis 2016. J’ai évidemment accepté avec plaisir et les en remercie et je précise aussi que cet article n’est pas sponsorisé, comme aucun de ceux publiés depuis 15 ans sur ce blog.
Voici donc ce test qui, comme j’aime à le faire, démarre sans connaissances préalable de l’outil, ce qui me permet d’emblée d’en apprécier l’affordance, c’est-à-dire la capacité à m’indiquer son utilisation de par son ergonomie. Et autant le dire tout de suite, elle est ici excellente.
Lancer une requête pour démarrer
Débuter une session de travail c’est d’abord lancer une recherche comme on le ferait avec Google, avec la même possibilité d’utiliser des opérateurs booléens afin de créer des requêtes précises. La thématique que j’ai choisi d’explorer est celle de la souveraineté industrielle. C’est un sujet que je « fréquente » depuis de longues années de par mon intérêt pour l’intelligence économique, mais c’est aussi une problématique que l’épidémie de COVID 19 a ramené sur le devant de la scène avec la question de l’indépendance dans la fabrication de certains produits comme les masques ou les produits anesthésiques.
C’est donc dans un objectif d’exploration des différentes dimensions et acteurs de cette thématique que j’ai lancé cette requête assez simple :
« souveraineté économique » OR « souveraineté industrielle » France OR français OR française
Après une rapide recherche de pages et documents correspondants sur le web, Geotrend passe par une phase de traitement (qui ne dépasse pas cinq minutes) et génère, en temps réel, une cartographie qui se « fixe » lorsqu’ils ont été traités.
Cette visualisation intègre par défaut 50 entités et leurs relations, mais il est possible d’en afficher jusqu’à 1000. De quelles entités parle t-on ici ? Il s’agit en fait de mots ou d’expressions qui ont été extraits des documents récoltées dans la phase d’indexation et comparés avec d’autres déjà connus par le système, par exemple des noms de personnes, d’entreprises, de produits,… On parle généralement d’entités nommées. Ce système est complété d’une détection statistique de mots-clés ou d’expressions qui permet de voir remonter de nouveaux éléments textuels non encore identifiés en tant qu’entités et que leur fréquence d’utilisation fait émerger du corpus. C’est ainsi que l’on voit arriver de nouveaux acteurs, thèmes, … Ce que l’on pourrait qualifier de signaux faibles à condition bien entendu d’être prêts à les percevoir, mais c’est une autre histoire (https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2016-3-page-86.htm)….
Une fois la cartographie fixée, le terrain de jeu est ouvert. Et il est vaste…
Travailler avec les filtres
L’interface propose de filtrer les résultats à partir d’une quinzaine de critères que l’on pourra cumuler entre eux. Les filtres les plus importants sont affichés par défaut, les autres sont activables à partir du bouton « All filters ».
On y trouve :
Les différentes vues
Il est possible d’afficher sept différents types de vues sur le corpus documentaire, en fonction de ce que l’on souhaite obtenir :
Ce que je n’ai pas encore dit de manière suffisamment claire, c’est que chacune de ces vues et des filtres qu’on leur applique donne un accès direct aux documents qui les composent. Les croisements que l’on peut mettre en œuvre sont alors quasiment infinis et ce faisant on manipule en permanence cette « matière » informationnelle qu’est le corpus documentaire afin d’en faire ressortir ce qui nous intéresse. Par ailleurs, les filtres « priment » sur les vues, c’est-à-dire que ceux qu’on applique conditionnent chacune des sept vues jusqu’à ce qu’on les supprime.
Par exemple :
A partir de ce premier niveau de filtrage je peux par exemple :
Bien entendu on peut choisir d’ « attaquer » le corpus différemment. Par exemple, en recherchant un mot-clé comme « intelligence économique » pour en faire émerger les « Top actors » dans le cadre de la requête initiale sur la « souveraineté industrielle ».
Ou bien en se focalisant sur un acteur en particulier pour analyser ses connexions et explorer son réseau (ici Arnaud Montebourg) :
Idem pour une organisation :
Lancer une veille sur sa requête
Geotrend est également capable de mener une veille sur votre requête initiale. A l’instar d’un Google Alertes, il va aller tous les jours crawler le web afin de remonter les contenus les plus récents. Sur la carte ci-dessous, on voit par exemple que la société Photonis a été cité 48 fois en 24 heures dans les nouveaux articles découverts :
Partager et exporter ses cartographies
Geotrend offre la possibilité de partager ses cartographies en format dynamique (pas comme des captures d’écran donc). On peut :
Par ailleurs, plusieurs formats d’export sont disponibles :
De nombreuses fonctionnalités complémentaires sont également proposées comme :
Très intéressant aussi mais pas encore testées, les possibilités, au moment de lancer sa requête initiale :
Au rayon des améliorations souhaitables (oui, il y en a quand même 😊) :
Conclusion
La facilité de mise en œuvre de Geotrend ainsi que les très nombreuses possibilités d’exploiter et manipuler des corpus documentaires qu’il offre en font un outil particulièrement intéressant pour les analystes quels que soient leur secteur ou leur spécialité. Il a non seulement l’avantage de pouvoir fournir des résultats exploitables en 5 minutes mais aussi de s’adapter à différents objectifs et niveaux d’expertise. On pourra s’en servir pour découvrir une thématique en tant que novice, pour tenter de répondre à des besoins spécifiques liés à des sujets de veille récurrents, ou pour investiguer sur une question spécifique à un moment donné.
Vous l’aurez compris, c’est un service à tester pour les veilleurs et analystes.
La solution est proposée sous trois tarifications :
- 8000 €/an
- 15000 €/an
- Sur devis
- –> le détail par ici
An excellent tool! Thanks for the detailed description and review!
Thanks Kristan, yes indeed, a powerful tool and particularly simple in its implementation.
Bonjour Christophe, merci pour cet article très détaillé, et dont je partage le ressenti. Ainsi que pour la mention de l’utilisation couplée avec MindManager pour rester dans la même approche – analyse – valorisation visuelle.