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Commençons par le film mais je suis sûr que vous aurez deviné. Il s’agit bien sûr de Duplicity, de Tony Gilroy (trilogie Jason Bourne) avec Julia Roberts et Clive Owen, un film qui oscile entre le thriller économique et la comédie et n’est pas sans rappeller l’excellent « La prisonnière espagnole » de David Mamet. Il révèle les pratiques des multinationales en matières d’espionnage industriel. Oui je sais c’est un film et il faut avouer que les moyens dont disposent les deux équipes adverses ne sont pas à la portée du premier venu. Pourtant le fond de l’histoire est bel et bien tiré de faits réels. En 2001 aux Etats-Unis les deux géants des produits lessiviers et dérivés, Procter & Gamble & Unilever, s’étaient opposés sur fond de … shampooing. C’est en fait P&G qui avait espionné pendant deux ans son concurrent pour obtenir des informations sensibles sur deux de ses marques. L’affaire avait mis en cause une agence spécialisée dont le PDG était alors président de la SCIP US et prônait, comme il se doit, l’éthique dans les affaires (un refrain facile à mémoriser)… Comme quoi il n’y a pas qu’en France ou le mélange des genres existe. L’affaire s’était finalement réglée à l’amiable.
Le roman, c’est l’excellent « Les falsificateurs« , d’Antoine Bello, récent prix France Culture-Télérama pour « Les éclaireurs » (voir notamment cet article du Magazine Littéraire), suite de celui-ci. On y suit la carrière de Sliv Darthungover, jeune homme embauchée par le Consortium de Falsification du Réel, une organisation secrète dont l’objectif est de falsifier la réalité historique pour des raisons que l’on ne connaîtra pas (peut-être dans le second tome que j’attends de lire avec impatience). Toujours est-il que l’on y croise des spécialistes du storytelling et de la création/falsification de preuves, de la scénarisation d’histoires pour remplacer l’Histoire.
« Une chose avait changé cependant : l’essor de l’Internet, qui rendait les recherches si fluides (…) j’eus vite l’impression qu’il représentait une opportunité extraordinaire pour le CFR et permettrait à terme des gains de productivité phénoménaux. (…) Les falsificateurs avaient peut-être encore plus à gagner : lancer des rumeurs, créer des sources de référence, corrompre des bases de données devenait un jeu d’enfant pour quiconque maîtrisait les arcanes des réseaux et savait recouvrir ses traces.«
Imaginez un peu comment l’on pourrait s’amuser avec la Wikipedia, ou bien est-ce déjà ce que l’on fait…
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